vendredi 16 août 2013

En direct de Nairobi…

Je suis présentement dans la capitale du Kenya pour des réunions d’équipe pour un projet de recherche que l’on va bientôt commencer. L’étude aura lieu dans 3 pays Africains, soit le Kenya, le Nigeria et le Mozambique. L’objectif principal sera d’évaluer les habitudes de transport et la pratique d’activités physiques au sein d’un échantillon de 1000 jeunes de 10 à 12 ans dans chaque pays (donc 3000 en tout).

Nous allons également observer les différences entre les milieux urbains, les banlieues et la campagne. Les milieux urbains Africains vivent une transition rapide d’un mode de vie où l’activité physique est nécessaire pour le travail, l’alimentation et les déplacements vers un mode de vie qui ressemble de plus en plus à celui des Nord-Américains. Nous voulons donc quantifier l’impact de cette transition sur l’activité physique et le transport actif.

L’embonpoint et l’obésité sont d’ailleurs en progression fulgurante à Nairobi, notamment chez les jeunes et chez les adultes qui ont un revenu élevé, ce qui leur permet notamment de s’acheter une voiture (et de passer plusieurs heures par jour dans les embouteillages gigantesques), de s’adonner à davantage de loisirs sédentaires (TV, ordinateurs, jeux vidéo) et de manger du fast-food. Ici, la malbouffe coûte plus cher que les légumes...

En même temps, nous sommes en train d’écrire une demande de subvention afin d’effectuer une étude similaire au Canada pour comparer avec les données que nous récolterons en Afrique. Je suis également en train de me préparer pour la soutenance de ma thèse de doctorat que j’ai soumise en juin. Bref, je suis treize occupé ces temps-ci et c’est pour cette raison que le blogue a fait relâche depuis quelques semaines…


Les vrais embouteillages…

D’autre part, il s’avère impossible de parler du transport à Nairobi sans mentionner les embouteillages légendaires. Comparé à Nairobi, la circulation est très fluide à l’heure de pointe sur le boulevard Métropolitain à Montréal. Ça vous donne une idée? C’est ce qui arrive quand la population d’une ville se multiplie par près de 100 en une cinquantaine d’année – non, il n’y a pas un zéro de trop – les infrastructures ne suivent pas le rythme, et les vieux bazous des années 1980 envahissent les routes, rejetant souvent une fumée noire. Cette fumée n’annonce pas l’arrivée du pape, mais plutôt la présence du smog.

Un chercheur Australien, Paul Tranter a estimé que la vitesse effective de déplacement des véhicules (c'est-à-dire lorsqu’on tient compte des coûts attribuables à l’utilisation d’une voiture et du nombre d’heures de travail nécessaire pour les payer) atteint un record de lenteur à Nairobi, soit un maigre 2,2 km/h ! Malgré la poussière de pierre et les nombreux virages qui ralentissent le pas sur une partie du circuit, et l’altitude (1625 mètres d’après mon GPS), j’ai couru un 5 km à près de 14 km/h de moyenne ce matin…

Malgré tout, nous sommes arrivés à bon aéroport. En fait, à ce qui reste de l'aéroport après l'incendie de la semaine dernière...

Asante sana ! (merci !)

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