lundi 16 janvier 2012

Le vélo et la bourse du carbone : faire d’une pierre deux coups


Lors de la conférence de l’ONU à Copenhague, le gouvernement Québécois s’était engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 20% d’ici 2020 par rapport aux émissions de 1990. Au cours des 21 dernières années, les émissions ont diminué d’environ 4% au total. C’est donc dire qu’il faudra une diminution de près de 16% en 9 ans pour atteindre l’objectif. Il va sans dire qu’il faudra implanter des politiques beaucoup plus ambitieuses que celles qui ont été préconisées jusqu’à maintenant[i]. D’autant plus que le gouvernement s’entête à se lancer le plus tôt possible dans l’exploitation du pétrole et du gaz de schiste et dans son plan Nord, ce qui générera inévitablement l’émissions d’une énorme quantité de GES.

Le fait que le Québec a récemment annoncé qu’il mettra en place une bourse du carbone en 2013 est une bonne nouvelle à cet égard. Dans un premier temps, les industries devront se conformer à des plafonds d’émissions de gaz à effet de serre (GES) faute de quoi elles devront acheter des crédits de carbone.  Dans un deuxième temps, à partir de 2015, le secteur du transport constituera la principale cible du système de plafonnement des émissions.

Toutefois, étant donné que le secteur du transport représente la part du lion des émissions GES (43,5% d’après les statistiques de 2009) et que les réductions d’émissions effectuées depuis 1990 sont principalement attribuables au secteur industriel, il me semble que ces deux dates auraient dû être inversées.


Le vélo et la bourse du carbone

D’ailleurs, la bourse du carbone pourrait permettre de combler une partie importante du déficit de BIXI à Montréal, tel que rapporté récemment dans La Presse. Pour ce faire, une entreprise États-Unienne a mis au point un logiciel pour calculer de façon précise la quantité de GES économisée en se déplaçant à vélo. À partir de ces données, il serait possible de déterminer la valeur monétaire en fonction du prix attribué à la tonne de GES.

En appliquant la même logique, les autres systèmes de vélo-partage pourraient bénéficier d’une nouvelle source de revenus non négligeable. De plus, ça pourrait faciliter la mise en place de BIXI dans d’autres villes comme Québec-Lévis, Sherbrooke et Saguenay, Trois-Rivières, etc.

Voilà une belle occasion de faire d’une pierre deux coups : de contribuer à réduire les émissions de GES tout en encourageant la pratique du vélo utilitaire, entraînant ainsi de nombreux bienfaits pour la santé et l’environnement. Dans le même ordre d’idées, il serait possible de créer d’autres incitatifs fiscaux pour encourager les citoyens à faire du transport actif.

[i] Il est à noter qu’en date de 2009, des pays Européens dont notamment l’Allemagne et le Royaume-Uni avaient déjà réduit leurs émissions de plus de 25% par rapport à 1990. Voir : http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/lessentiel/ar/199/1080/emissions-gaz-effet-serre-lunion-europeenne.html

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