vendredi 1 octobre 2010

Ils l’ont tu l’affaire les… Suédois !


Imaginez la situation : en l’espace de quelques jours, au début du mois de janvier 2006, le nombre de voitures circulant dans le centre-ville de la capitale suédoise (Stockholm) a chuté de 25% entraînant du même coup une diminution de 50% du temps nécessaire pour les déplacements. Bref, l’extinction des embouteillages !

Que s’est-il passé ? Le 3 janvier était la date d’entrée en vigueur d’un projet pilote : une taxe anti-congestion modulée selon l’achalandage des routes. En période de pointe, ça coute 2 euros pour entrer et sortir du centre-ville tandis qu’en juillet (mois de vacances pour les Suédois), c’est gratuit. Cette taxe est appliquée de façon très efficace afin d’éliminer les pertes de temps : un système de caméras automatisées photographie les plaques d’immatriculations et la facture est envoyée aux automobilistes.

Comme l’indique le journaliste Louis-Gilles Francoeur dans son excellent texte publié dans le Devoir du 25 septembre dernier, cette taxe avait été accueillie avec beaucoup de scepticisme par la plupart des médias et par le parti conservateur. Il y a même eu un référendum sur la question qui a été remporté par le camp du Oui avec 54% des voies. Cependant, dès son entrée en vigueur, une grande partie des sceptiques ont été confondus et les journaux publiaient à la une des photos d’avant et après… le jour et la nuit !

Cette taxe rapporte environ 80 millions d’euros par année et une grande partie du montant est réinvesti pour favoriser les transports alternatifs. Elle entraîne également une diminution considérable des émissions de gaz à effet de serre, ce qui a permis à Stockholm d’obtenir le titre de la ville la plus écologique d’Europe, rien de moins !


Je suis convaincu que Montréal devrait s’inspirer de Stockholm, qui possède un climat et une topographie similaire et une population légèrement inférieure. La ville de Londres a aussi adopté une telle taxe (plus chère qu’à Stockholm d’ailleurs, même si les Britanniques sont habituellement plus conservateurs) et elle s’est avérée très efficace là aussi. Globalement, l’expérience des pays scandinaves, des Pays-Bas et de l’Allemagne démontre que lorsqu’une augmentation du coût d’utilisation de l’automobile se produit en même temps qu’une amélioration des infrastructures pour les modes de transport alternatifs, le potentiel de changement d’habitudes est maximisé.

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